5 causes possibles d’épuisement au travail et quoi faire
Qu’ont en commun l’absentéisme, les tensions physiques et le cynisme ? Ce sont tous des symptômes d’épuisement au travail. Saurez-vous identifier les causes qui affectent vos collègues ou chez vos employés avant qu’ils ne s’effondrent ?
Selon Statistiques Canada (2023), c’est « 4,1 millions de personnes [qui] sont touchées par l’épuisement professionnel au Canada ». Et lorsqu’on sait qu’un burnout ne survient rarement sans perte de productivité, difficultés de concentration et humeurs changeantes, il n’est pas difficile de croire que les répercussions négatives risquent d’affecter les organisations entières. Il est donc crucial de savoir agir pour prévenir les burnouts.
Dans les lignes qui suivent, nous tenterons de démystifier et de comprendre comment les 5 causes les plus courantes d’épuisement au travail s’immiscent dans les organisations, et comment les contourner :
- La surcharge de travail
- Le manque d’équilibre entre travail et vie personnelle
- Le harcèlement et les mauvaises relations au travail
- Peu ou pas de soutien et de ressources
- Le manque de reconnaissance et de motivation
1. Surcharges de travail et stress chronique
23,7 % des des travailleurs ressentent une pression continue
Dans la plupart des milieux professionnels, il n’est pas rare d’avoir du pain sur la planche et pour plusieurs, c’est ainsi que les journées passent plus vite. Mais lorsque les objectifs sont difficilement atteignables, lorsqu’on a de la difficulté à décrocher le soir en pensant à sa pile de dossiers, et lorsqu’on voit difficilement le bout, c’est signe que la charge demandée est trop grande.
La surcharge de travail, en plus des exigences excessives et des délais serrés, se définit aussi par des pressions intellectuelles et émotionnelles, une complexité du travail, des imprévus et des demandes informelles (APSAM, 2022). En d’autres termes, c’est tout ce qui participe à faire que l’on se sente dépassé. Dans de telles circonstances, brisant les limites de l’individu, normal est-il que certains ne s’effondrent. La surcharge de travail est également une des causes principales d’épuisement au travail.
Pistes de solutions pour les employeurs :
- Répartir équitablement les tâches en fonction des capacités de chacun, et proposer des objectifs réalistes, en demandant l’avis aux employés !
- Anticiper les périodes de forte demande pour mieux les organiser.
- Effectuer des suivis réguliers avec les équipes.
- Surveiller sa propre charge de travail et son niveau de stress. Si vous vous sentez débordé, il y a de fortes chances que vos employés le soient aussi.
Pistes de solutions pour les employés :
- Être transparent et clair concernant ses limites. Il est primordial de communiquer ses besoins à ceux avec qui vous travaillez. Selon le rapport de 2023 de The State of Business Communication, une faible communication au sein d’une entreprise accroît le stress et favorise l’apparition de burn-outs chez ses employés.
- Rester organisé. Comme pour le reste de l’entreprise, conserver de bonnes habitudes en termes d’organisation, de rangement et de routine permet de garder l’esprit clair. On peut ainsi suivre la charge réelle de travail demandée, et, en définitive, identifier plus facilement les excès.
2. Manque d’équilibre entre travail et vie personnelle
5,7 % des personnes en emploi
Maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle est l’un des meilleurs moyens de prévenir l’épuisement (si ce n’est pas même LE meilleur). Mais c’est un défi pas toujours facile à relever, surtout lorsqu’on a beaucoup de responsabilités. C’est ce que semble penser 41% des chefs d’entreprises sondés lors d’une enquête sur la santé mentale qui disent avoir besoin de soutien pour mieux concilier leur travail et leur vie personnelle (bdc, 2023).
L’équilibre consiste à s’assurer que l’une des sphères ne domine pas l’autre. Un déséquilibre entre les responsabilités professionnelles et les engagements personnels peut entraîner un stress excessif, nuisant à la santé mentale, émotionnelle et physique des individus. Être aveuglé par son travail peut impacter la vie quotidienne. À l’autre extrême, des préoccupations personnelles qui n’ont pas été prises en charge peuvent interférer avec son efficacité et sa concentration au travail, créant un effet boule de neige qui augmente la charge de travail et le risque d’épuisement.
Cultiver ses loisirs et prendre soin de sa santé est essentiel pour rester épanoui dans toutes les sphères de sa vie. Ce conseil peut sembler évident, mais il est souvent négligé.
Pistes de solutions pour l’employeur :
- Encourager les employés à prendre des pauses régulières et veiller à ce que leurs moments de repos soient respectés. Les pauses et les vacances favorisent la récupération et améliorent la productivité.
- Proposer des activités sociales et des moments de détente. Celles-ci favorisent des habitudes saines et démocratisent le bien-être.
- Montrer l’exemple. Valoriser l’équilibre dans ses propres comportements est essentiel.
Pistes de solutions pour l’employé :
- Planifier des moments pour vous. Inscrire au calendrier une activité qui fait plaisir chaque semaine, quelque chose qui permet de décrocher vraiment.
- Prendre soin de sa santé psychologique, familiale et sociale et accepter que tout ne sera pas parfait. Cela pourrait vouloir dire qu’il “faudra parfois manquer une séance d’entraînement pour passer du temps avec vos enfants. Ou encore, le lancement d’un nouveau produit signifiera que vous verrez moins vos proches pendant quelques semaines” (bdc, 2023).
- Solliciter un soutien psychologique si nécessaire. Le manque d’envie de profiter de moments hors travail peut être un signe qu’il est temps de consulter.
3. Harcèlement et mauvaises relations au travail :
L’épuisement professionnel ne survient pas toujours sous une montagne d’ouvrage. Parfois, la cause de cet épuisement au travail prend aussi la forme d’un individu qui subit des pressions psychologiques quotidiennes, ou isolées mais récurrentes, sur son milieu de travail.
Un environnement toxique caractérisé par le harcèlement, les conflits interpersonnels ou les mauvaises relations entre collègues peut créer un climat de stress et d’anxiété. Et un effondrement au travail est difficile à éviter lorsque ce climat perdure dans le temps. Au Canada, 14,4% des femmes et 13,5% des hommes âgés de 15 à 64 ans ont déclaré avoir subi du harcèlement psychologique (ADMA, s.d.).
Ajoutons que le harcèlement discriminatoire augmente la vulnérabilité au stress et est associé à une nette diminution de la performance au travail (Bourhis & Gagnon, 1994). Prenez conscience de ses formes subtiles qui sont courantes et souvent banalisées dans les milieux interpersonnels.
| Le harcèlement discriminatoire au travail | |
| Formes flagrantes | Menaces, insultes, rumeurs malveillantes, humiliation en public ou imitation moqueuse d’un collègue, menaces de congédiement sans raisons valables, etc. |
| Formes subtiles et masquées | Discours paternaliste et infantilisant, empêcher une personne de s’exprimer en lui coupant constamment la parole, éviter le contact visuel avec elle ou ignorer sa présence, lui rappeler constamment ses gaffes, faire des gestes de rejet, de l’humour hostile, etc. |
Pistes de solutions pour l’employeur :
- Intervenir rapidement. Le harcèlement au travail résulte souvent de failles organisationnelles (ADMA). Soyez vigilant face au manque de justice organisationnelle, à la mauvaise communication et à la surcharge de travail, qui favorisent les comportements toxiques.
- Adopter une politique de tolérance zéro pour les comportements inappropriés. Une culture d’entreprise qui ne sanctionne pas ces actions alimente le stress et peut pousser les employés vers l’épuisement.
- Se remettre en question. Il est crucial de rester critique face à sa propre attitude et celle de l’organisation.
Pistes de solutions pour l’employé :
- Apprendre à reconnaître les comportements toxiques.
- Ne pas hésiter à intervenir ou à demander de l’aide. Ignorer la situation peut aggraver le problème et favoriser la normalisation d’une situation qui ne l’est pas.
4. Manque de soutien et de ressources
Dans de nombreux milieux, moins de 20% des employés ont recours à des soins de santé mentale, alors qu’un grand nombre d’entre eux ont indiqué qu’ils en avaient besoin (Recherche en santé mentale Canada, 2023). Du côté des employeurs, c’est pas moins de 64% qui se disent non satisfaits de leur état de santé mentale au quotidien (bdc, 2023). Lorsqu’un individu se sent isolé ou perçoit un manque de soutien dans son environnement, cela peut le maintenir dans un état de stress quotidien. Ce qui peut mener à un effondrement émotionnel ou physique, surtout lorsqu’on se sent incapable de surmonter seul les défis auxquels on est confronté.
Beaucoup d’entre nous ne reconnaissent pas toujours les signes avant-coureurs de l’épuisement professionnel. Offrir des outils accessibles, comme des sessions de sensibilisation, permet d’aider à identifier ces signes avant qu’il ne soit trop tard. Des symptômes comme une fatigue constante, une perte d’intérêt pour le travail, une irritabilité accrue, des oublis fréquents ou une difficulté à se concentrer sont souvent ignorés ou mal interprétés.
La prévention, ça passe par l’information, et c’est donc essentiel de donner aux équipes les connaissances nécessaires pour gérer leur santé mentale.
Pistes de solutions pour l’employeur :
- Organiser régulièrement des séances de sensibilisation sur l’épuisement professionnel. C’est ce qui aidera les employés à mieux comprendre les signes d’alerte et à faire tomber les préjugés sur la question.
- Offrir des ressources supplémentaires. Ce pourrait être des formations, des outils adaptés et un soutien régulier pour réduire la pression sur les employés.
- Encourager une culture d’entraide et de cohésion sociale.
Pistes de solutions pour l’employé :
- S’informer sur les signes d’épuisement pour mieux les identifier. Ce qui sera utile tant pour soi-même que pour les autres.
- Demander de l’aide rapidement si vous ressentez un isolement ou une surcharge. Que ce soit à un collègue ou à un proche qui pourrait intervenir.
- Participer aux sessions de sensibilisation. Utilisez les outils mis à votre disposition pour gérer votre bien-être.
5. Manque de reconnaissance et de motivation
Pour finir, l’absence de reconnaissance pour le travail accompli peut provoquer un sentiment de dévalorisation chez les employés, instaurer un climat incertain qui alimente le stress chronique et l’épuisement des équipes. Ce manque de reconnaissance, de perspectives d’avancement ou de développement peut conduire à une baisse de motivation. Le sentiment d’apathie, de frustration ou d’inquiétude qui en résulte mine bien souvent les journées au travail, tout en alimentant lentement, mais sûrement, l’épuisement.
Pistes de solutions pour l’employeur :
- Instaurer des pratiques régulières de reconnaissance. Des évaluations positives ou des récompenses symboliques en sont de bons exemples.
- Offrir des opportunités de développement. Que ce soit à travers des formations, des promotions internes ou des projets stimulants.
- Créer un environnement où les employés se sentent valorisés et reconnus pour leurs efforts. Et ce, peu importe leur rôle.
Pistes de solutions pour l’employé :
- Demander des retours constructifs. Ceux-cis peuvent aider à mieux comprendre ses performances.
- Prendre en main son propre développement. Chercher des formations ou des projets qui vous passionnent.
- Participer à des activités qui nourrissent la motivation. Comme le mentorat ou l’innovation dans les tâches.
Des solutions plus globales pour garder l’équilibre
En traitant les causes sous-jacentes de l’épuisement et en favorisant un environnement de travail sain, les employeurs peuvent prévenir les effondrements émotionnels et promouvoir le bien-être de leurs employés. Une des clés pour y parvenir est de mieux comprendre comment chacun réagit face au stress, tant au niveau individuel qu’organisationnel.
Un outil comme ODASE, test psychométrique développé pour mesurer la résilience, peut aider dans cette démarche. Ce test permet non seulement de mieux se connaître, mais aussi d’identifier ses schémas réactionnels face aux situations de stress. En comprenant ces mécanismes, il devient plus facile de développer des stratégies pour mieux gérer le stress et renforcer sa résilience. ODASE offre une approche personnalisée pour aider à prévenir l’épuisement, en fournissant des données concrètes sur les comportements face aux défis rencontrés.
Pistes de solutions globales :
- Faire de la sensibilisation. L’une des principales raisons qui poussent 31% des chefs d’entreprise à ne pas chercher de l’aide en santé mentale alors qu’ils auraient voulu en avoir, c’est le malaise à en parler (bdc, 2023). La sensibilisation est essentielle pour faire tomber cet obstacle.
- Offrir des outils comme ODASE. Ce test permet aux employés de mieux comprendre leurs réactions face au stress et aux employeurs d’adapter leurs stratégies.
- Créer un climat d’écoute. Encouragez les échanges ouverts entre la direction et les employés pour identifier les problèmes potentiels et les résoudre en amont.
En intégrant des outils comme ODASE dans la gestion du bien-être de vos milieux de travail, votre organisation peut non seulement prévenir l’épuisement, mais aussi renforcer la résilience de chacun, une compétence essentielle qui permet non seulement de surmonter les obstacles, mais aussi de saisir les opportunités de croissance.
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Conclusion
Les hommes (19,7 %) sont presque autant touchés par le stress lié au travail que les femmes (22,7 %), mais un écart persiste. De plus, les employés qui ont du soutien, une organisation adéquate de leur espace de travail (comme un bureau à domicile dédié uniquement au travail) et qui ont le français comme première langue officielle semblent, selon les études, moins souffrir d’épuisement professionnel.
Ces observations particulières soulèvent des questions importantes sur les facteurs systémiques de certains secteurs d’activité. En cultivant la solidarité, l’innovation et en proposant des outils de prévention et d’éducation psychologique comme ODASE, les entreprises peuvent véritablement contribuer à l’épanouissement de leurs employés et à la création d’environnements de travail plus sains.
Sources
https://www.adma.qc.ca/site/assets/files/1655/adma_guide_harcelement_longue_ok.pdf
Bourhis, R. Y., & Gagnon, A. (1994). Les préjugés, la discrimination et les relations intergroupes. In: R.-J. Vallerand (Ed.), Les fondements de la psychologie sociale (pp. 708-773). Montréal: Gaetan Morin Editeur.
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-003-x/2023012/article/00001-fra.htm
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