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Pourquoi risquons-nous de prendre de mauvaises décisions lorsque ça va mal?

Éviter les mauvaises décisions quand ça va mal

Quand le feu est pris, le risque est accru de prendre une mauvaise décision, que ce soit dans notre vie personnelle ou professionnelle.

Vous connaissez sûrement l’adage qui dit : 

Il ne faut pas prendre des décisions précipitées, sur le coup de l’émotion.  

Tout le monde le sait (ou presque). Prendre des décisions lorsqu’on est émotionnellement éprouvé ne mène pas souvent aux décisions les plus justes. Mais pourquoi donc sommes-nous menés à dériver ainsi de notre gros bon sens  lorsque ça va mal?

Quand on est malmené, que l’on vit une période de turbulence, nous adaptons nos comportements par rapport à notre environnement. Ces changements de comportements, dits comportements d’adaptation, peuvent nous dérouter puisqu’ils sont inhabituels, bien qu’ils soient toutefois naturels. Ils peuvent, s’ils ne sont pas adaptés adéquatement à la situation, ou s’ils sont conduits par des émotions négatives, nous mener à prendre de mauvaises décisions. 

Un exemple anodin : Paul a une rencontre très importante

Paul est un entrepreneur organisé qui aime avoir des plans et les suivre à la lettre. Il planifie sa rencontre avec un client potentiel très important  qui a lieu le lendemain : analyse de l’état des routes et des travaux, météo, heure adéquate de départ. Il prépare même ses vêtements, puis s’occupe de ses documents après avoir remis de l’ordre dans ses idées. Confiant et sûr de lui, il se sent prêt.

Le lendemain matin, Paul se lève à l’heure prévue pour être à temps à son rendez-vous, et même un peu plus tôt. Avec 8 heures de sommeil dans le corps et un déjeuner santé, il saute dans la douche fraîche pour s’énergiser. Il souhaite bien paraître et être à son avantage. Après tout, c’est une rencontre avec un client très important, qui pourrait déboucher sur des affaires très bénéfiques pour son entreprise. 

Paul s’installe alors dans son auto et entre l’adresse dans son GPS, prêt à décoller. 

“ Mais l’auto ne part pas ! 😠 C’est pas vrai… 😫”

Paul glisse donc, après quelques minutes de frustration et de malaise, dans le pessimisme. 

“ Ma journée est ratée. Je vais tout annuler, ça ne me sert à rien d’aller rencontrer ce client. Je n’arriverai jamais à l’heure, et de toute façon, je ne veux plus de ce client-là. Ma rencontre n’aurait abouti à rien! “

Cette caricature vous rappelle-t-elle quelqu’un de votre entourage?

Expliquons un peu ce changement de comportement et ses conséquences.

Comportement d’adaptation inhabituel, décision inhabituelle

Paul est de nature Optimiste réaliste, c’est-à-dire qu’il anticipe le futur positivement tout en prenant compte des obstacles. Toutefois, lorsqu’il subit une turbulence, Paul tombe dans le Pessimisme. C’est ce que l’on nomme un glissement de comportement

Image glissement

Glissement de comportements : Un videur d’énergie

Bien sûr, on ne reste pas éternellement en glissement de comportement. Après quelque temps, en se changeant les idées, ou après une bonne nuit de sommeil par exemple, Paul va probablement redevenir ce qu’il était, un Optimiste réaliste. Toutefois, le fait d’avoir fait un va-et-vient taxe son énergie. Avoir été soudainement pessimiste et ensuite redevenir optimiste draine sa batterie. 

Grandes turbulences : de plus grands videurs

Des événements majeurs (une séparation, la maladie, les conflits et les événements majeurs hors de notre contrôle) nous secouent plus intensément, et sollicitent plus fortement notre résilience. Ils nous affectent davantage. 

En raison de leur intensité, ces grandes turbulences nous maintiennent plus longtemps dans nos comportements d’adaptation, et il nous en coûtera donc plus cher en matière d’énergie. Après tout, c’est logique, de plus grandes épreuves fatiguent davantage. 

Mais lorsqu’un individu doit revenir à son comportement habituel, ce n’est pas aussi facile. Sa batterie est drainée, et il est resté longtemps dans son comportement d’adaptation. Difficile de rebondir.  Et un individu qui ne rebondit pas risque l’écroulement. 

Mais alors, pourquoi dit-on des comportements d’adaptation qu’ils devraient nous aider à nous adapter? 

Un comportement d’adaptation peut toutefois être à votre avantage. En effet, l’objectif premier d’un tel comportement est de vous permettre de mieux survivre et de fonctionner dans un environnement changeant. Pour certains, ces comportements adaptatifs bénéfiques sont innés. 

Ainsi, ces individus ralentissent peut-être naturellement le rythme lorsqu’ils ressentent une surcharge de travail, afin d’éviter l’épuisement. Pour d’autres, ou parfois aussi dans certaines sphères précises de notre vie, il peut être nécessaire de faire un apprentissage. Une autre personne confrontée à ce même stress excessif au travail pourrait devoir apprendre des techniques de relaxation pour mieux gérer son anxiété. 

Quel est le risque réel de prendre des mauvaises décisions quand on glisse?

Paul, sous le coup de l’émotion, a décidé de jeter l’éponge et de rompre la relation avec son client. Cette décision drastique et prise sous l’effet de l’émotion aura des répercussions très négatives. 

L’exemple peut sembler anodin, voire irréaliste pour certains. Alors, imaginez que Paul soit confronté à une plus grande turbulence : la trahison d’un associé, une chaîne d’approvisionnement bousculée par une guerre, la maladie, ou le décès d’un proche. 

Le même glissement de comportement aurait eu lieu. C’est dans sa nature, quand une turbulence survient, il passe de l’Optimisme au Pessimisme. Dans un tel cas, le risque de prendre de mauvaises décisions augmente considérablement.

Pour Paul, qui possède en situation de stress soudain un comportement adaptatif malsain, va devoir apprendre à transformer sa réaction, en commençant par identifier son pattern, sans quoi, impossible de travailler sur quoi que ce soit! 

Se connaître soi-même, la clé de la résilience

Dans une situation comme dans une autre, ce que Paul aurait dû faire, c’est de laisser retomber la poussière. Il faut prendre son temps avant de prendre une décision lorsqu’on vit une situation qui nous déstabilise. 

En résumé, les turbulences déclenchent des comportements d’adaptation néfastes déjà ancrés en nous. Il incombe donc de prendre conscience de nos comportements afin d’éviter qu’ils ne nous mettent des bâtons dans les roues. C’est une des bases pour développer chez soi des réflexes de résilience, et donc de faire face aux changements sans en être trop affligé.



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