4 réactions possibles face à la crise
Lorsque les individus ou les organisations traversent une crise, ils peuvent réagir des 4 façons suivantes :
1. Effondrement
L’individu perd totalement ses moyens, il s’effondre et ne parvient pas à remonter. On parle ici d’épuisement professionnel, de dépressions et d’entreprises qui mettent la clef sous la porte. Le grand stress vécu, souvent chronique, affecte gravement les fonctions psychologiques et physiques de l’individu et l’empêche de reprendre normalement ses activités, même après une période de repos. L’individu qui s’effondre, dans le cycle des turbulences, percevra les crises suivantes comme difficilement surmontables, voire insurmontables.
Impact : à ce stade, les séquelles sont graves. Le cerveau peut subir des lésions neurologiques, qui altèrent les capacités de l’individu, et qui augmentent les risques de rechutes de 40%. Dans certains cas, des séquelles permanentes peuvent même être observées.
Observations :
- Démissions, fermeture d’entreprise, les équipes s’effondrent
- Burn-out
- Dépression
- Syndrome post-traumatique
- Dépression et deuil chroniques
- Réinsertion contrôlée nécessaire, parfois difficile. Les individus ne peuvent retrouver leur vie d’avant
Exemple individuel
Un chef d’entreprise qui gère 300 employés et qui tombe en burn-out pourrait se voir incapable de gérer à nouveau, ne serait-ce que 30 employés cette fois, à cause de séquelles permanentes que lui auront infligées son premier burn-out. Lorsqu’il arrive dans un nouveau contexte de gestion, la détresse qu’il a vécue autrefois est inscrite dans son corps et s’active face aux situations similaires. Cela l’empêche de voir la situation telle quelle est réellement, et il ressent de l’anxiété de manière intense. Il retombe en burn-out après seulement un mois dans ses nouvelles fonctions.
2. Survie avec dégradation
L’individu ou l’organisation remonte, mais ne retrouve pas ses pleines capacités. L’individu a beaucoup de difficulté à affronter les nouvelles crises et manque d’énergie. La personne ou l’organisation affectée reste fonctionnelle, mais ses performances sont amoindries. Bien que la crise soit derrière, les difficultés persistent et augmentent la vulnérabilité.
Impact : laisse des traces indélébiles au niveau psychologique et parfois physique. L’individu peut voir certaines de ses fonctions diminuées, notamment sa mémoire ou la gestion de ses émotions. À long terme, cela peut mener à un état de stress chronique, et à un effondrement. Ce stress chronique mène à des séquelles qui pourront toutefois, avec les soins adéquats, être amoindries.
Observations :
- Stress chronique
- Fatigue accumulée
- Irritabilité et sautes d’humeur
- Productivité réduite
- Trouble du sommeil
- Défaillances organisationnelles chroniques (tensions au travail, conflits, équipes dysfonctionnelles)
- Ambiance de travail rarement positive
! Attention ! Il s’agit de signes avant-coureurs d’épuisement professionnel (burn-out), il vaut donc mieux agir rapidement avant l’effondrement total.
Exemple individuel
C’est le cas de Jean qui n’a pas récupéré entièrement des séquelles de sa première perte d’emploi (séquelles qui ont pu se traduire par son état dépressif), et qui ont augmenté son risque de rechute.
3. Récupération
L’individu récupère entièrement du choc et retourne à son état initial. Il n’y a pas de dégradation, pas d’élévation non plus. Après une période de repos et d’adaptation, l’individu ou l’organisation parvient à se frayer un chemin dans l’adversité et à retrouver tous ses moyens. Cet état de « résilience neutre » indique qu’il a été possible d’utiliser les bons outils sans trop subir de dommages.
La récupération repose sur une combinaison de facteurs internes (connaissance de soi, force mentale, soutien social) et externes (bonnes conditions de travail, structures organisationnelles positives et humaines).
Impact : L’individu retourne à un état fonctionnel, sans dégradation ni amélioration particulière. Il est en mesure d’affronter à nouveau des événements adverses, mais sans nécessairement renforcer ses compétences. Il a besoin d’une période de repos ou de récupération.
Observations :
- Retour à un fonctionnement normal graduel, ce qui implique des temps morts
- Stress ressenti par période, avec des moments d’accalmie et des moments plus intenses
- Ambiance au travail positive, mais parfois un peu monotone
- Les équipes fonctionnent bien mais peuvent manquer de dynamisme
- Besoin d’une période de réhabilitation progressive afin de respecter les limites des individus et permettre le complet rétablissement
4. Transformation
La transformation est l’état idéal vers lequel tendre après une turbulence. L’individu ou l’organisation utilise la crise comme une opportunité de croissance. Non seulement ils récupèrent, mais ils en ressortent plus forts. Il s’agit de résilience active, on amorce le changement, on choisit d’avancer en pleine conscience. En surmontant l’épreuve, les personnes développent de nouvelles compétences, une plus grande capacité d’adaptation, et une meilleure gestion des émotions.
Impact : Le traumatisme initial devient une source de transformation positive. L’individu ou l’organisation est désormais mieux préparé pour affronter les crises futures, ayant acquis une meilleure compréhension de ses fonctionnements.
Observations :
- Croissance personnelle et organisationnelle
- Amélioration des compétences en gestion de crise
- Renforcement de la confiance en soi
- Grande adaptabilité
- Créativité et innovation au sein de l’organisation
- Les employés sont impliqués et motivés
- Les équipes sont performantes et inspirées
Transformation et plasticité cérébrale
Un réajustement des connexions neuronales, un phénomène qu’on appelle la « plasticité cérébrale » est responsable des effets bénéfiques de la résilience active. En effet, le cerveau est malléable. Avec les bonnes stratégies, il s’adapte et se réorganise de manière à diminuer les effets négatifs des situations vécues (C. Cellard). C’est donc ainsi, en surmontant la crise,que les individus parviennent à développer de nouvelles compétences et une plus grande capacité d’adaptation comportementale et psychologique, les outillant avantageusement pour affronter les prochaines crises.